Sculpture de geste.

Yoann le Claire

D’autres vous inviteraient à danser, Jean-Guillaume Gallais fait des sculptures.

Comment se sent-on juste avant d’inviter une personne à danser ? Plein d’incertitudes, il y a des promesses et des fragilités. Alors on danse le rock, la valse ou le djerk pour se rassurer, puis une multitude de gestes échappe aux codes et à ce que l’on avait imaginer de l’autre. Rarement éloquents, ces gestes sont imprévisibles. Il faut les reconnaître —une reprise d’équilibre, la manière dont une personne remet sa manche— on est touché. Ils sont fugitifs et transitoires. Ces gestes entraînent la perception de vivre dans un même présent.

Lorsque Jean-Guillaume Gallais présente son travail, le geste tient une place importante : “une sculpture qui produit des gestes”. Il réalise ses sculptures lui-même. En les examinant, on devine les coupes de cutter, les traces de colles, la répétition du travail mais la perception des gestes liée à la fabrication disparait tant les sculptures s’étendent dans l’espace. Particulièrement pour Route et Stock, les deux œuvres stockées dans des sacs se déploient dans l’espace en un court instant. La bibliothèque de gestes constitue presque un manifeste. Aucun livres ne contient de textes ou d’images, les seuls gestes existant dans cette bibliothèque se produisent dès l’instant ou l’on manipule l’objet et disparaissent à l’instant où on le repose. Ni archives, ni modèles pour le geste dans cette bibliothèque.

Le travail de Jean-Guillaume Gallais présente également des dimensions liées à la forme et aux couleurs que vous pourrez appréhender avec les documents présentés. Dans cette introduction j’ai insisté sur le geste parcequ’il structure le travail de Jean-Guillaume Gallais mais il ne peut être perçu que dans l’expérience physique de ses œuvres.

le 9 octobre 2007